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LE FRONT DE L’OPPOSITION S’ELARGIT CONTRE BOUTEFLIKA.

L’intervention récente de Mouloud HAMROUCHE, ancien chef du gouvernement :

« Je ne demande ni un coup d’état ni à ce que l’armée empêche Bouteflika de se présenter. Je veux faire tomber ce régime pacifiquement avec des décisions responsables » a ouvert les portes à des manifestations de masse dans tout le pays, y compris dans les communautés algériennes de l’étranger, notamment en France et au Canada.

Un rassemblement contre le quatrième mandat a tenté de se développer samedi 01 mars à 10 h. sur le boulevard Didouche Mourad à Alger. Plusieurs centaines de manifestants pacifiques, et bien entendu non armés, ont subi la charge musclée, aux cris de « Pas de quartier », de la police, selon les ordres donnés par le général Hamel, son patron et homme fort du clan présidentiel, en contradiction totale avec la constitution du pays qui garantit théoriquement la liberté d’expression.

Les porteurs de pancartes : « Algérie libre et démocratique », « Bouteflika dégage », « Non au 4ème mandat », « Pouvoir assassin », « Non à l’arbitraire et à la corruption », sont poursuivis même à l’intérieur des immeubles où ils se réfugient et sont jetés manu militari dans des paniers à salade.

Des mères de disparus (SOS Disparus) sont trainées sur l’asphalte.

De jeunes musulmanes portant des bouquets de roses sont également poussées sans ménagement dans ces mêmes fourgons bondés et les roses piétinées jonchent les pavés.

Le général Hamel, mis en place à la tête de la police par Bouteflika en 2010, s’érige en gardien du temple du clan qui gouverne actuellement, bafouant le principe sacré de la neutralité de la police.

Un large front du « NON » contre le quatrième mandat ordonné par le clan présidentiel, peut-être même contre son gré, se développe sur les réseaux sociaux : « Anti présidence à vie », et sur Facebook en particulier, sous la bannière « Non au mandat de la honte et du mépris ».

Un collectif citoyen se dresse contre ce quatrième mandat avec la participation de Kamel Benkoussa, Soufiane Djilali, Ahmed Bentifour et l’ex-général Tahar Yala qui, tous quatre, se retirent de la course à la présidentielle. Ils refusent de prendre part à ce vaudeville, ainsi que Djamel Zenati, Karim Tabbou et bien d’autres responsables de partis qui dénoncent une mascarade et proposent le boycotte de l’élection.

Ce collectif réclame que les Algériens se mobilisent contre « le vol d’un pays » et ajoute que lors des précédentes élections "l’administration faisait voter les morts alors qu’aujourd’hui elle oblige le pays à voter pour un mort !"

Mais le fer de lance de cette opposition vient d’où on ne l’attendait pas : Amira BOURAOUI, gynécologue, a pris la tête du mouvement étudiant des facultés et devient le symbole de la jeune génération grâce à son charisme et à sa volonté inébranlable.

De nombreuses personnalités politiques rejoignent son action qui veut combler le vide d’une politique devenue inexistante, transparente (C’est même la seule chose transparente en Algérie, dit-elle !)

Et ce même jour, quelques heures plus tard, se tient à Bab-el-Oued un meeting des pros Bouteflika, sous haute protection de la « police républicaine », au cours duquel le ministre de l’industrie et secrétaire général du mouvement, Amara Benyounès, affirme haut et fort que les Algériens aiment Bouteflika !

Qui peut le croire alors que la rue nous prouve qu’il l’est de moins en moins et que s’il l’a été ce n’est plus le cas aujourd’hui.

L’armée ne se prononce pas…pour le moment, ni la police politique, véritable état qui, jusqu’à aujourd’hui, a fait et défait les élections dans le système autoritaire algérien ?

Décidément on peut prévoir que le printemps arabe en Algérie risque d’être « chaud » et que c’est loin d’être gagné pour la démocratie !

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