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Sur le plan politique est envisagé actuellement le report pur et simple des élections présidentielles qui devaient se dérouler en avril 2019.

Un sommet s’est réuni ce mercredi 19 décembre, à 15 h, à la résidence de la République, à Zeralda (à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de la capitale).

Le choix de Zeralda est très symbolique car il signifie une implication directe de la présidence de la République sur le déroulement de ce processus, qui pourrait déboucher sur une conférence nationale et, peut-être, sur une profonde réforme de la Constitution…si c’était vraiment nécessaire !

Cependant ce processus entraîne une très forte opposition et, dimanche, Sofiane Djilali, leader de « Jil Jadid », au nom du mouvement « Mouwatana », s’est prononcé contre cette décision envisagée : « Le prolongation du mandat présidentiel est un attentat à la morale, à l’Etat de droit, à la démocratie et aux intérêts stratégiques du pays et, ajoute-t-il, à l’approche de la convocation du corps électoral en vue des élections présidentielles, ces manœuvres, aussi bruyantes qu’insolites, sont initiées par des spécialistes de la perfidie et du double langage ».

Sofiane Djilali ne citait aucun nom mais Abderrazak Makri s’est senti personnellement visé. Le chef du MSP lui a répondu aussitôt, toujours sans citer de nom : « Il y a ceux qui font de la politique avec leurs têtes, ceux qui comprennent l’économie et la situation internationale et savent que cette situation va s’aggraver après les élections présidentielles de 2019, ceux qui sont conscients de l’importance d’un consensus national.

Et puis il y a ceux qui font de la politique avec leurs caprices et leurs pieds et qui ne sont pas conscients de la dangerosité des ambitions personnelles au détriment de la stabilité et de l’avenir du pays.

Ceux qui s’accrochent à la démocratie tout en connaissant le danger de la fraude électorale.

Le pouvoir a besoin de l’opposition et doit reporter les élections afin d’accélérer les réformes politiques et mettre en place des garanties pour limiter cette fraude et parvenir ainsi, peut-être, à obtenir un consensus national qui sauvera le pays. »

Makri termine par une mise en garde : « Si les partis de l’opposition ne comprennent pas cette décision ils seront responsables de la destruction du pays. »

Jusqu’à présent il était uniquement question de continuité mais Bouteflika ne semble pas en mesure d’assumer un mandat supplémentaire. Le quatrième mandat était déjà celui de trop. Il en est d’ailleurs parfaitement conscient et cela est confirmé par le changement de cap de ses principaux soutiens, pour qui il n’est plus question d’un cinquième mandat.

L’une des solutions était de voir Bouteflika remplacé par l’un de ses frères, Saïd en l’occurrence était le plus cité et même un comité de soutien avait été mis sur pied, mais il apparaîtrait qu’il n’a pas cette ambition.

Cependant, ce qui apparaît comme une nécessité prioritaire c’est la continuité de l’œuvre du président, donc la continuité de son programme. (Il serait jugé comme particulièrement satisfaisant ! Nous ont veut bien mais, apparemment, ce n’est pas l’avis de ces dizaines de milliers de jeunes qui abandonnent le pays pour se réfugier chez les anciens « colonisateurs », accusés notamment de tant de crimes et jusqu’à un génocide).

Ahmed Ouyahia posséderait alors le profil idéal car le bilan de Bouteflika est aussi le sien. Premier Ministre, Ministre de la Justice, chef du cabinet et leader du deuxième parti dans les assemblées, il semble s’imposer pour la succession.

Le souhait général serait que Bouteflika reste au pouvoir après avril 2019, que son mandat soit prorogé d’une ou deux années, mais il faudrait, pour que cela soit possible, que la constitution soit amendée, car elle ne prévoit pas une telle éventualité.

C’est l’opposition qui a lancé l’idée et, bien évidemment, elle a été très favorablement accueillie par la majorité et même applaudie.

Probable donc que, dans cette Algérie où la démocratie n’est qu’une illusion, l’option d’un report des élections présidentielles d’avril 2019 soit déjà pratiquement actée.

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