TUNISIE...quel avenir ?

TUNISIE : quel avenir ?

Démocratie, liberté d’expression, travail, etc. j’ai entendu ces revendications il y aura bientôt 50 ans en Algérie. Revendications de tout un peuple qui venait, croyait-il, de se libérer du joug des affreux colonialistes que nous étions. Tout allait être beau dorénavant, ils allaient enfin pouvoir respirer un air de liberté qu’ils n’avaient jamais connu jusqu’à ce jour. C’était l’explosion de joie, l’assurance d’un avenir riche en promesses…mais ce n’était qu’un rêve qui s’est depuis transformé en cauchemar.

50 années de dictature tout d’abord militaire, meurtrière, sévère puis civile, sanguinaire, corrompue, et ce peuple « enfin libre » est devenu opprimé, censuré comme il ne l’avait jamais été à l’époque honnie des colonies. Une démographie galopante et incontrôlée, un chômage endémique et ce qui est plus grave un intégrisme islamiste souhaité par une grande partie de la population suivi d’un bain de sang puis la tentative, toujours en cours, d’un génocide programmé d’une communauté hostile à cette dictature : les Kabyles.

Voilà le triste bilan d’un demi-siècle d’une liberté qu’ils pensaient avoir arraché les armes à la main…c’est ce qu’on leur a fait croire. Et malgré ce constat négatif les dictateurs sont toujours là se succédant les uns aux autres par plébiscite « démocratique ».

Voici à présent les Tunisiens dans une situation identique, ou presque. Ils pensent avoir conquis leur liberté mais que vont-ils en faire ? La livrer à l’armée ? Aux intégristes islamistes à l’affût ? Ou à un autre dictateur ? C’est vrai que Ben Ali n’était pas un parangon de vertus, c’est vrai que la corruption était monnaie courante, c’est vrai qu’il tenait son pouvoir d’une main de fer dans un gant de velours au prix d’une très large oppression politique et d’une censure de toutes les expressions médiatiques, mais accordons-lui un large crédit : il a fait de la Tunisie le pays le plus évolué du monde musulman. Un pays en pleine expansion, une terre d’accueil pour des millions de touristes, donc du travail pour des milliers de jeunes tunisiens, un pôle attractif pour les capitaux et les industries, une scolarité à 100%, une liberté peu commune pour les femmes dans ces pays musulmans (interdiction du port du voile). Il a su tenir en respect les intégristes présents à ses frontières.

La Tunisie va-t-elle servir d’exemple à certains de ses proches voisins, l’Algérie et l’Egypte dans un premier temps ? Ou sombrer dans une situation post-révolutionnaire identique justement à celle des ces mêmes voisins ? L’avenir nous le dira et j’espère très sincèrement qu’elle devienne une libre démocratie mais je m’inquiète davantage car je crains qu’elle ne se dirige vers un intégrisme pur et dur.