Lors de son discours, mercredi 18 janvier, à l’occasion du sommet France/Afrique, François Hollande a osé qualifier l’opération Serval, au Mali, de « succès », avouant tout de même que l’opération Barkhane était, elle, « mission impossible », pour ne pas dire un échec total.
On peut se poser la question : qu’allons-nous faire dans cette galère ?
Bamako a, paraît-il, été sauvé ! Quelle victoire pour notre « chef de guerre » ! Sa seule du quinquennat d’ailleurs, reconnue par l’ensemble des parlementaires et la seule région où des « bravos » l’accueillent, et elle pèse lourd sur le budget de la Nation.
Le dernier attentat, ce même mercredi 18 janvier à Gao, contre un camp de combattants pro-gouvernementaux et notamment ceux, davantage ciblés, appartenant à la coordination des mouvements de l’Azawad, l’ex-rébellion touareg, a été un véritable massacre : 77 morts déclarés et plus d’une centaine de blessés.
Il a été revendiqué par le groupe Al Mourabitoune et son leader Mokhtar Belmokhtar, rallié à Al Qaïda, au Maghreb, et son kamikaze, Abdelhadi Al Foulani, appartenant à l’ethnie Peul.
Ce groupe terroriste recrute à tour de bras en Afrique de l’Ouest, plus particulièrement des Touaregs et des africains noirs, notamment des Maliens, des Nigériens, des Sénégalais et des Burkinabés. Ils sont encadrés par des arabes Algériens et Tunisiens.
Il compte actuellement un peu plus de 250 terroristes répartis en petites unités de 50 individus à qui sont confiées des actions terroristes a mené au Sahel.
De nombreux renforts lui parviennent chaque jour en provenance notamment de Libye.
Sur le site mauritanien « Alakhbar », Un responsable d’Al Mourabitoune s’est exprimé : « Nous mettons en garde tous ceux qui sont séduits par la France. Nous n’acceptons pas les casernes, les patrouilles et les convois militaires du colonisateur français qui combat les moudjahidines ».
L’année 2016 a été particulièrement meurtrière : au moins 385 attaques qui ont tuées 332 personnes dont 267 civils.
« Le terrorisme prend des proportions de plus en plus inquiétantes au Mali et il est à craindre que la paix soit impossible » a déploré le chef des opérations de l’ONU, Hervé Ladsous, ajoutant que cette situation pourrait devenir critique, d’ici fin janvier, avec le désengagement du contingent néerlandais et ses 7 hélicoptères ».
Un rapport publié ce même 18 janvier par Human Rights Watch constate : « Les groupes islamistes armés ont exécutés au nord et au centre du Mali de nombreuses personnes. Le gouvernement malien est dans l’impossibilité de protéger ces populations vulnérables. Toutes ces exécutions par les groupes islamistes, les affrontements intercommunautaires, la hausse des actions criminelles et la détérioration générale de la situation confirment l’échec du gouvernement qui est dans l’impossibilité d’imposer son autorité ni freiner les abus commis par les forces de sécurité »
L’Afrique est violente et les accords de paix ne valent que le temps des signatures.
Quand comprendra-t-on qu’il est irréaliste d’envoyer nos soldats rétablir un semblant momentanée de sécurité alors qu’il s’avère, malgré tous les efforts et les moyens financiers engagés, impossible de mettre sur pied une armée africaine susceptible d’assurer seule la sécurité des populations contre les attaques des terroristes, qu’ils soient islamistes ou ethnistes ?
Ils n’ont plus voulu de la « colonisation », donc de la paix ! Ils en paient le prix fort chaque jour !