
Réponse du berger à la bergère…
Si le président de la République, Emmanuel Macron, supposait s’attirer les bonnes grâces de Bachar al-Assad, en déclarant à Laurent Delahousse, lors de sa récente promenade élyséenne, au détour de quelques couloirs et en descendant quelques escaliers, qu’il était nécessaire de « parler » à l’actuel président de la Syrie, de faire un pas « vers lui », afin de tenter d’avancer dans les pourparlers pour la paix, il s’est lourdement trompé.
Il est vrai que Bachar se serait montré moins irrité si Emmanuel Macron n’avait pas jugé bon d’ajouter qu’il serait temps plus tard que Bachar al-Assad « réponde de ses crimes » devant un tribunal international. (Il aime bien accuser de « crimes contre l’humanité » ceux qui ne les ont jamais commis en omettant, même si ce n’est pas le cas pour Bachar al-Assad, de citer les véritables criminels, notamment en Algérie !).
Les « Pourparlers pour la paix », que Macron espérait bien « chapeauter » à Genève, sont déjà un fiasco total et l’on ne peut qu’espérer que ceux programmés en 2018 à Sotchi, sous la direction de la Russie et de Vladimir Poutine, principal allié de Bachar, aboutiront à un meilleur résultat, bien que l’on puisse également en douter.
La réponse de Bachar ne s’est pas fait attendre. Dès lundi, le président de la Syrie accuse directement la France de soutenir le terrorisme : « La France a été le porte-étendard du soutien au terrorisme en Syrie dès les premiers jours du conflit ».
Il faisait ainsi référence au soutien apporté par Paris aux rebelles qui luttent contre son régime depuis 2011.
« Celui qui soutient le terrorisme n’a pas le droit de parler de paix et n’a même pas le droit de s’ingérer dans les affaires syriennes ». Ces déclarations faites en présence de journalistes et d’hommes d’affaires russes.
Saddam Hussein et Kadhafi, ont été éliminés, pour Bachar on attendra de voir, et le résultat de ces « éliminations » : des pays livrés au chaos, plus de 500.000 morts et plusieurs millions de « déplacés », de « migrants », qui déstabilisent notre civilisation occidentale !
La guerre en Syrie et en Irak sera terminée à mi-février, avez-vous promis, M. le président ! Et en Libye elle se terminera quand ? Et au Niger, au Mali, au Soudan, au Tchad, au Yémen, en Somalie, et j’en passe, qu’en pensez-vous qu’elles se termineront ces guerres ?
« Nous avons gagné la guerre » avez-vous affirmé et, ce qui est grave, c’est qu’il est probable que vous le croyez vraiment, que vous en êtes (peut-être) convaincu. Allons un peu de modestie, redescendez de votre piédestal, les Russes ont gagné la guerre, pas la France !
A cause de ses politiciens la France n’a jamais gagné une guerre seule, sans alliés, ni en 70, ni en 14/18, ni en 39/45, ni en Indochine, ni en Algérie, ni contre le terrorisme aujourd’hui, on ne peut, hélas ! Que le constater à nos dépends !
*Si Bachar al-Assad n'est pas la Syrie, alors qu'il en est le président depuis des années, Emmanuel Macron n'est pas non plus la France, alors qu'il en est le président que depuis sept mois !