17 novembre 1931.

Un matin on se réveille, on se lève et on a quatre-vingt-dix ans.

On se rend compte que les années ont défilé à toute allure et qu’elles vont même de plus en plus vite.

Qu’elles nous ont laissé quelques rides autour des yeux et quelques fissures dans le cœur.

Et les heures continuent à tourner.

Alors on fait le bilan des jours heureux et de ceux qui le furent moins.

On repense aux personnes que l’on a aimé et à celles qui sont parties trop tôt et que l’on pleure.

On repense aux moments de bonheur et à ceux où l’on s’est senti seul, abandonné.

Aux rêves que l’on avait et qui ne se sont jamais réalisés.

Et a ceux que l’on n’attendait pas et qui nous ont surpris ! N’est-ce pas Sylvie ?

On se rend compte alors qu’il y a plusieurs étapes dans une vie

Et que chacune a un goût, une odeur, une image, un nom, des haines, des amours, des rires et des larmes et, surtout, des souvenirs.

Oui, une longue succession de souvenirs.

Un jour on ne sera plus là, mais tous les autres jours on vivra.

Et comme il nous faut vivre comme si nous ne devions jamais mourir, déjà, je m’inquiète sur ce que je pourrais écrire pour mon centenaire ?