Jusqu’à preuve du contraire la Suisse fait tout de même partie de l’Europe mais pourquoi, dans un tel cas de figure « tout ce qui ne fonctionne pas en Union Européenne se déroule, apparemment, très convenablement en Suisse ? » Sans aucun doute parce que la Suisse n’est pas « soumise » aux lois et règlements de cette Union Européenne et, nous l’espérons pour elle, ne le sera jamais. Prenons le cas, par exemple, d’un sujet qui nous préoccupe au plus haut point, celui de l’immigration, quelle soit clandestine, illégale ou autorisée et contrôlée. Cela ne se sait pas, puisque l’on ne le dit pas, mais la Suisse est le pays d’Europe qui comptabilise le plus de présence étrangère : 25% de sa population. Ce qui serait catastrophique en France et dans tous les autres pays européens. Question : Pourquoi ce qui serait catastrophique, notamment en France, ne pose aucun problème civilisationnel aux Suisses ? Voici l’explication : La Suisse a imposé « un modèle d’immigration choisie » Bien entendu la Confédération helvétique accorde une priorité à l’immigration européenne. Ce qui explique que les 25% des étrangers qui vivent en Suisse sont composés par environ 80% de ressortissants européens. « Ils peuvent » s’installer en toute liberté en Suisse et bénéficient d’un accès facilité au marché du travail mais à la condition de « disposer de ressources suffisantes « pour subvenir à leurs propres besoins ». Ce qui n’est pas du tout envisageable par la France comme nous pouvons aisément l’imaginer. En ce qui concerne les « migrants extra-européens, la priorité absolue est offerte à ceux dotés de qualifications précises, donnant accès à des postes spécialisés « dans la limite de quotas annuels » et sous réserve qu’il soit impossible à la Suisse de recruter ces travailleurs sur le marché suisse ou européen ». Cependant certaines contraintes encadrent les lois suisses puisque ce pays est signataire de la Convention européenne des droits de l’homme et de la Convention de Genève de 1951 mais, en matière d’immigration par exemple, le vote populaire prime sur le droit international. (Ce qui est bien loin d’être envisageable chez nous où le vote populaire est inexistant et sur le droit international et même sur le droit national.) Le droit du sol n’existe pas en Suisse et l’acquisition de la nationalité exige 10 années de résidence (tout comme en Espagne d’ailleurs) contre 5 en France et n’est attribuée que si « l’ordre public » a été respecté (casier judiciaire vierge) et l’intégration réussie. Les Suisses ne veulent pas de délinquant et pour environ 9 millions d’habitants le taux de criminalité est l’un des plus bas du monde : 0,5 pour 100.000 habitants. Alors que par exemple la Guadeloupe, pour moins de 400.000 habitants à un taux de criminalité de 10 pour 100.000. La France se classe parmi les taux les plus élevés pour 100.000 habitants avec le record pour l’Ile de France et des villes comme Marseille, Nîmes ou Nice. (Source : « Le modèle suisse » de Paul Zurkinden)
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