
Nous attendions tous, avec une grande impatience n’est-ce pas, le témoignage, après la disparition de Jean-Marie Le Pen, du plus célèbre des historiens de la « Guerre d’Algérie », j’ai nommé Benjamin Stora. Dès ses premières phrases nous avions tout compris : il est arrivé trop tard pour la guerre d’Indochine, il comptait bien se rattraper en Algérie (il s’agit de Jean-Marie bien entendu). Selon Stora, Le Pen voulait à lui tout seul gagner la guerre d’Indochine et, arrivé trop tard, il allait donc gagner la guerre d’Algérie.
En revanche, en ce qui concerne « la torture pratiquée par Le Pen en Algérie », Benjamin Stora nous « offre » des preuves irréfutables, comme vous allez le constater.
*Les preuves sont celles de témoignages recueillis par une journaliste du quotidien Le Monde, Florence Beaugé.
Florence Beaugé a été journaliste de ce quotidien en 2000. Donc les témoignages (soi-disant recueillis) l’ont été plus de 40 ans plus tard. Et auprès de qui ont-ils été recueillis ? Après une enquête de 5 ans sur les exactions de l’armée française pendant la guerre d’Algérie (et bien sûr, pas sur les exactions, crimes, viols, exécutions, etc. commises par les fellaghas du FLN et de l’ALN… des anges sans doute). Et auprès de qui a-t-elle recueillis ces témoignages ? Sur les affirmations de récits d’appelés du contingent « que des officiers de l’armée française auraient obligés, sur ordre, à commettre des crimes, des tortures, des viols, etc. ».
Ne croyez-vous pas, plutôt, que ces appelés du contingent qui ont écrit des livres prouvant soit leur courage héroïque, soit leurs regrets « d’avoir été obligés de commettre de telles exactions », malgré leur bonne conscience, font partie de ces appelés qui n’ont justement pas eu l’occasion de se distinguer lors de ces événements dramatiques ? Les vrais héros ne sont, hélas, pas revenus.
Toujours selon Stora (et je suis bien obligé de lui donner raison) « les décideurs de ces exactions, des tortures, des crimes, etc. étaient au pouvoir en France ». Il s’agissait par exemple de Robert Lacoste, du parti socialiste, gouverneur général et ministre de l’Algérie du gouvernement socialiste de Guy Mollet et de François Mitterrand, ministre de la Justice à l’époque, ordonnant l’exécution de près d’une quarantaine de condamné à mort du FLN.
À la lumière donc des déclarations de Benjamin Stora, il m’apparaît comme incontestable que ce n’est pas du tout Jean-Marie Le Pen qui doit être accusé d’avoir pratiqué la torture (ce que j’ai affirmé lors d’un récent article) mais bien davantage la gauche française, les socialistes, ces membres donc du NFP et associés à LFI, votre parti, Mélenchon.