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La famille Tir, s’est parfaitement intégrée dans le paysage marseillais. En effet, le patriarche, Mahboudi, originaire de Bourderhem, où il est né en 1915, près de Kenchela, dans les montagnes des Aurès, est venu s’installer à Marseille, dans le quartier Saint-Barthélémy, juste avant l’indépendance de l’Algérie. Il fut un commerçant reconnu et honoré par tout le quartier nord et ce quatorzième arrondissement qu’il n’a jamais quitté. D’ailleurs une portion du Boulevard Jourdan a été rebaptisée « rue Mahboudi-Tir ».
Le « clan TIR » se compose d’environ 300 membres et nombreux sont ceux qui ne sont pas connus des services de police mais surtout nombreux sont ceux qui ont défrayé la chronique criminelle marseillaise au cours de ces dernières années.
Cela a débuté avec Saïd, originaire également de Bourderhem et arrivé à Marseille à l’âge de 9 ans. Il s’intègre parfaitement auprès du caïd Farid Barrahma, surnommé « Le rôtisseur », à cause de son goût de faire flamber ses victimes dans leurs voitures (il a fait des émules depuis sur tout le territoire national).
2007 – la police interpelle une vingtaine de trafiquants de drogue dans le quartier de Font-Vert. Parmi eux plusieurs parents de Rachida Tir, deux de ses frères, Hichem et Karim et un neveu Eddy.
Le commissaire divisionnaire, Nicolas Hergot, chef de la brigade des stupéfiants, déclare « A la tête de ce réseau se trouve les TIR ».
Dans son réquisitoire, le procureur de la République affirme : « L’épicerie familiale, celle de feu Mahboudi, est connue comme l’un des lieux essentiels du trafic de drogue, là où se ravitaillent les vendeurs et les guetteurs. »
Hichem est condamné à 8 ans de prison, son frère, Karim, à 5 ans et le neveu, Eddy, mineur à l’époque, à six mois de détention.
Selon la police, le vrai patron serait Farid, le frère aîné. Ce serait lui le « Boss » de Font-Vert. Discret commerçant dans le quartier du Prado, il tombe sous les balles d’un commando de tueurs. Karim, une fois libéré et exilé à Paris, se reconvertit, soi-disant, dans la musique mais il sera abattu le 12 juin 2014 à Asnières (Hauts de Seine) par deux hommes en scooter, qui n’appréciaient probablement pas ses disques.
Saïd Tir, 59 ans, exécuté au volant de sa « Clio », près du port, dans le quartier de la Cabucelle, le 27 avril 2011.
Deux mois plus tard, en juin, son beau-frère, Akim Grasbi, 42 ans, fauché par une rafale de kalachnikov, Boulevard National, devant une boucherie.
Le 11 avril 2012, Farid Tir, 39 ans, est criblé de balles dans le quartier de Saint-Mauront.
Enfin, dans la nuit du 24 au 25 juin 2016, le cadavre de Yanis, 24 ans, est découvert sur le parking de la Consolat.
Hichem a échappé, par miracle, deux fois aux tueurs, notamment en mars 2014, à Beauvais (Oise). Quant à Eddy il est sorti indemne d’une rafale de kalachnikov, devant un snack de la cité des Flamants, à Marseille, le 24 septembre 2011.
« Les TIR, ne sont pas une famille de voyous, mais il y a de très nombreux voyous dans cette famille »…enfin, ce qu’il en reste !
Cinq morts : Saïd, Akim, Farid, Karim, Yanis.
Deux miraculés : Eddy et Hichem.
Décidément la famille Tir a fait beaucoup pour la renommée de Marseille.
Selon Eric Arella, patron de la PJ marseillaise, déjà plus de 100 morts depuis 2010, dans ce que l’on peut appeler « une vendetta algérienne ».
Rachida Tir, la sœur qui est toujours restée en dehors des activités mortelles de ses frères, a été bien inspirée d’éviter d’attirer l’attention sur elle, malgré sa participation à de nombreuses manifestations : elle organise, en février 2025, une « Nuit Berbère » à l’aide de son association « Initiative citoyenne ».
Nul doute que la ville de Marseille aurait été reconnaissante à la famille TIR de ne pas avoir quitté « Les Aurès », en Algérie, pour s’intégrer aussi pleinement, mais certainement pas comme l’aurait désiré le père, Mahboudi, dans l’histoire de la capitale provençale, et d’y faire naître la « DZMaffia ».
Est-il nécessaire de signaler que les principaux responsables de cette « DZMaffia » ne sont plus à Marseille, ils ont rejoint l’Algérie et ses « Aurès ». Les bénéfices de leur activité leurs parviennent régulièrement par « valises et Ferry » et ils peuvent ainsi en profiter, eux, en toute quiétude.