Le silence c'est la mort et toi si tu te tais tu meurs et si tu parles tu meurs. Alors dis et meurs !
Tahar Djaout a parlé. Journaliste, romancier, poète, directeur de l'hebdomadaire « Ruptures » il a été assassiné à Baïnem le 26 mai 1993 de deux balles dans la tête.
Ce fut le premier d'une très longue liste de journalistes assassinés par les différents pouvoirs qui se sont succédés depuis l'indépendance.
Le premier ! Non. Sidali Ben Machiche l'avait été le 10 octobre 1988 sur la Place des Martyrs à Alger (ex Place du Gouvernement). Il était correspondant de l'APS. Et depuis ? Après le dramaturge Abdelkader Alloula et l'universitaire Bakhti Benaouda plus de 100 professionnels :
1993 – 9 1994 – 24 1995 – 40 1996 – 21 1997 – 5
Plus deux disparus et trois étrangers dont Olivier Quemeneur de l'AFP.
C'est l'accablant bilan de la liberté d'expression dans la « République Démocratique Algérienne ».
Que les Algériens qui réclament une libre expression en France pour déverser leurs insultes, leurs insanités, leurs diffamations etc. contre NOTRE République Démocratique portant ainsi atteinte gravement à son honneur et à sa dignité, s'inspirent de cet exemple offert par leur pays.
On comprend certes que si « leur pays c'est là-bas », si « leurs souvenirs sont là-bas » - comme le chante Sultane de Saba - il est bien plus sain de vivre « chez nous ».
« On a eu droit à 42 ans de mensonge sur notre identité.
42 ans de falsification de notre Histoire et de mutilation de nos langues ont assassiné nos rêves. » (Malika Mokeddem « Des rêves et des assassins » Grasset 1995.