Jusqu’à aujourd’hui les civils et les politiques ont pu jouer aux « chefs de guerre » puisque faute d’ennemis tout s’est déroulé d’une manière parfaite.
Mais qu’en sera-t-il dorénavant, alors que la scène va se développer sur un autre théâtre d’opérations ?
**Ce sont tout d’abord les rapports Nord/Sud qu’il va falloir traiter.
Les Touaregs sont désormais nos « alliés » et les Maliens également. Mais les deux camps s’opposent et pour les Maliens notre alliance avec les Touaregs n’est pas la bienvenue. Il ne faut pas oublier que la fracture a été provoquée par ces derniers qui ont aidé l’invasion islamiste.
**Pour le Mali le Touareg est le coupable.
Pour le moment nous nous interposons entre les deux camps. Nul ne peut savoir la suite des évènements, c’est-à-dire ce qui se passera quand nous nous retirerons et laisserons les forces de la CEDEAO gérées les zones libérées.
Ces forces sont essentiellement des ethnies noires et l’on ne peut présager leur comportement vis-à-vis des Touaregs et des Maures.
Ce problème existe depuis des décennies et s’étend des rivages atlantiques de la Mauritanie jusqu’aux sables du désert Libyen, englobant le Mali, le Tchad et le Niger.
La prochaine zone qui verra se développer leur théâtre d’opération sera très probablement le Sud Libyen, un retour aux sources en quelques sortes.Nous n’aurons ni la possibilité ni les moyens d’intervenir militairement. Qui donc le fera à notre place ?
Seuls les musulmans maghrébins et noirs peuvent se mobiliser pour enfin combattre ce « wahhâbisme » intolérant et meurtrier car, et on ne peut que le constater, c’est lui qui prend le contrôle lors de chaque nouvelle « révolution », à laquelle nous applaudissons.
**La colonisation avait réussi à « geler » ce problème sans le résoudre et interdit l’affrontement direct entre les populations. Depuis notre départ a recommencé cette guerre entre « blancs » du Nord et « noirs » du Sud.
Quant aux djihadistes d’AQMI et du MUJAO, ces soldats d’un islam extrémiste né en Arabie Saoudite, le « wahhâbisme », qui se fonde sur une application littérale de la « charia » et qui s’est développé grâce à la manne dispensée généreusement et par l’Arabie Saoudite et par le Qatar, a joué, et joue, un rôle important dans la suite du déroulement des « printemps arabes » en Tunisie, Egypte, Libye et Syrie. La poursuite d’une infiltration constante en Algérie et au Maroc permise par ce système fait craindre à ces pays la contagion.
Ce n’est pas encore le cas en France, qui accueille chaleureusement cette finance sans en connaître vraiment la stratégie.
Puisque nous ne pouvons défendre ces pays contre ce « wahhâbisme » destructeur d’humanité, gardons-nous de lui permettre de pénétrer insidieusement à l’intérieur de nos frontières.