Réponse au « Nouvel Observateur »
J’ai sous les yeux un numéro du « Nouvel Observateur » de mai 2010. Le titre de la « Une » a attiré mon attention : « Comment ils sont devenus français ». Il s’agissait bien entendu d’étrangers qui sont, eux ou leurs enfants, devenus célèbres : Chagall, Cendrars, Domenech, Apollinaire, Drucker, Vartan, Gainsbourg, Montand et Cavanna.
Il est vrai qu’avant guerre on ne naturalisait pas annuellement 100.000 étrangers (comme c’est le cas de nos jours) et l’on peut ainsi constater combien il était bien plus difficile d’acquérir la nationalité française.
J’ai tout de même relevé quelques absurdités. Cendrars et Apollinaire ont obtenu leur naturalisation en se faisant incorporer dans l’armée française pour défendre le pays puisque la guerre de 14/18 venait d’éclater. L’un y a perdu son bras l’autre fut blessé à la tête et les auteurs de l’article de conclurent : « C’était une époque où devenir français se payait de son sang ». Je me permets de leur faire remarquer que des millions de français « de souche » ont payé également de leur sang et de leur vie au cours de la « Grande Guerre » et j’ajouterai qu’il vaut mieux devenir français en « payant de son sang » que de l’être en versant « le sang français ».
Il ressort de la lecture de ce reportage que tous les parents de ces gens célèbres, comme d’ailleurs tous les étrangers accueillis par la France, souhaitaient ardemment devenir français même au prix de leur sang, même au prix de sacrifices professionnels. Ce n’est plus le cas depuis quelques décennies ou l’on veut devenir français uniquement pour raisons économiques, sociales ou sanitaires.
Dans le prologue de leur reportage les auteurs précisent : « Concevoir la France sans Jamel Debbouze ou Marie Ndiaye est aussi absurde que de l’imaginer sans Montand, Drucker, Aznavour, Gainsbourg ou Chagall ». Qu’ils me permettent d’être en complet désaccord avec cette analyse. Les cinq dernières personnalités citées n’ont jamais critiqué, insulté ou diffamé le pays qui les a accueillis. En ce qui concerne Jamel Debbouze nous pouvons très facilement concevoir une France sans lui car non seulement il n’apporte rien mais de plus il la dénigre dès la première occasion en justifiant sa participation à un film anti-français. La France sans lui serait un peu plus saine.
« Etre français cela se mérite » n’en déplaise aux auteurs, ce slogan est tout à fait d’actualité et ceux qui ne le mérite pas (et ils sont nombreux) rien ne les oblige à rester français ni à rester en France.