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Coup de théâtre totalement inattendu en Libye !

J’informais, hier, dans un article, la saisie des terminaux et ports pétroliers par l’armée nationale libyenne, sous les ordres du général Khalifa Haftar.

Nous assistons, en ce début de semaine, à un scénario, sur fond d’économie pétrolière, qui bouleverse complètement la situation politique du pays.

Le désormais « maréchal » Haftar (proclamé en ce début de semaine) a mis en scène un scénario préparé à l’avance qui n’était envisagé par aucun des partis en présence et d’ailleurs totalement inespéré.

Après donc la saisie des terminaux et des ports pétroliers de Sidra, Ras Lanouf, Brega et Zoueitina, le maréchal Haftar vient de les remettre officiellement entre les mains de l’entreprise nationale du pétrole.

Le gouvernement d’union nationale ainsi que les six pays de la communauté internationale (Etats-Unis, Grande Bretagne, Allemagne, Espagne, Italie et France) qui exigeaient un retrait immédiat des forces d’Haftar, se trouvent devant l’obligation de composer avec cette nouvelle donne.

Ils n’avaient d’ailleurs pas le choix puisque l’Egypte, associée à la Russie et à la Chine, s’était opposée à une quelconque condamnation, par le conseil de sécurité de l’ONU, à l’action de force entreprise la semaine dernière par le général Haftar.

De son côté le peuple libyen voit d’un très bon œil l’éloignement des milices de Brahim Jadhrane qui, depuis 2014, contrôlaient la gestion du croissant pétrolier, et sa remise sous contrôle de la CNLP (Compagnie Nationale Libyenne du Pétrole), dont le PDG, Mustapha Sanallah, vient de déclarer, ce mercredi, la reprise immédiate des exportations.

Des « pétroliers » sont déjà sur place pour s’approvisionner, à partir des terminaux libérés, et cela pour la première fois depuis 2014.

Mis devant le fait accompli, l’envoyé spécial des USA en Libye, Jonathan Winer, a déclaré à l’AFP qu’il soutenait cette reprise des exportations à la condition que les ventes s’effectuent via la banque centrale libyenne. Il a appelé à la poursuite des négociations avec le maréchal Haftar.

Dès lors l’ONU, par Martin Kobler, totalement opposée hier, envisage aujourd’hui une véritable reconciliation avec le gouvernement de transition de Fayez El Sarraj, dont l’un des vice-présidents, le Misrati Ahmed Myitigue, estime que son gouvernement est là « pour trouver des solutions et non pas créer des problémes ».

Les milices de Brahim Jadhrane ont tenté ce week-end de reprendre le contrôle des terminaux pétroliers mais elles ont été repoussées par l'armée nationale libyenne.

Selon le déroulement futur de ce scénario il est fort probable, qu’à l’exemple de l’Egypte, et du général Al-Sissi, qui est un acteur incontournable de la politique libyenne, ce pays sera dirigé bientôt par le désormais maréchal Khalifa Haftar et, on ne peut que l’espérer, retrouvera un semblant de stabilité.

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