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L'Algérie doit cesser de pénaliser la libre expression.

Condamné en première instance, le 7 août 2016, à 5 années de prison, Slimane Bouhafs, détenu depuis à la prison de Bel Air (Province de Sétif) a vu, en appel, sa peine réduite à 3 ans.

Quel était le délit ?

Arrêté par la gendarmerie le 31 juillet à Bouslam (commune de Sétif) et son ordinateur saisi, les motifs de son arrestation sont : « Pour avoir offensé le prophète et dénigré le dogme ou les préceptes de l’islam »

Sur sa page « Facebook », suivie par 1718 abonnés, il avait partagé, en date du 18 juin, une lettre ouverte adressée au secrétaire général des Nations Unies dénonçant « L’islamisation de la société algérienne et la répression d’Etat contre les Ahmadis et les chrétiens ».

Bouhafs avait également publié un poème intitulé « Un million d’Amazighs pour dire non à l’islam et à son colonialisme ».

Le procureur l’accuse d’avoir également partagé « quatre versets coraniques déformés et des photos offensantes pour le Prophète Mohamed, le représentant en terroriste, ainsi que des articles dénigrant la religion islamique en la qualifiant de religion d’intolérance et de haine ».

Slimane Bouhafs est un kabyle, origine persécutée depuis des siècles par les Arabes (le langage « Amazigh » n’est autorisé, en Algérie, que depuis quelques mois seulement) et il s’était converti au christianisme en 1999. Deux raisons évidentes pour qu’il soit mis au ban de la société algérienne.

Il a déclaré que le juge ne l’avait informé ni de son droit à être défendu par un avocat, ni de son droit à demander le report du procès afin de préparer sa défense.

Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique-du-Nord de l’organisation «Human Rights Watch», a demandé aux autorités algériennes la libération immédiate de Bouhafs et souligné que les procureurs algériens devaient cesser de poursuivre les citoyens uniquement pour avoir exprimé pacifiquement des opinions religieuses, politiques ou autres : « Les tribunaux algériens n’ont pas le droit de juger les convictions religieuses et les opinions des gens ».

Et elle ajoute : « L’Algérie devrait reviser de toute urgence son code pénal pour cesser de sanctionner pénalement la libre expression ».

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