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Troisième entreprise française, après Saint-Gobain et Arcelor, le Groupe cimentier LAFARGE est leader mondial dans sa spécialité (Matériaux de construction).

Il est donc évident que, pour sa direction, seuls les chiffres comptent : Son chiffre d’affaire et les dividendes versés à ses actionnaires et à ses responsables.

Peu lui importe les centaines de milliers de morts, quelle que soit leur nationalité ou leur religion et qu’ils soient massacrés en Orient ou en Occident.

Une information judiciaire vient d’être ouverte contre, le Groupe Lafarge, pour « Mise en danger de la vie d’autrui ».

Ne vous méprenez pas, cette « mise en danger de la vie d’autrui » ne concerne uniquement que la vie de ses salariés.

Le cimentier Lafarge a admis, le 2 mars 2017, avoir conclu, en Syrie, des « arrangements inacceptables » pour assurer la sécurité et le droit de passage, dans les territoires en guerre, pour ses ouvriers et pour les entreprises qui venaient s’approvisionner.

Le siège du groupe, à Paris, était au courant de ce financement détourné vers le terrorisme, dont bénéficiaient certains groupes armés, comme Daesch, entre 2012 et 2014, dans l’objectif de maintenir son activité dans ce pays en guerre et cela pourrait constituer un « crime contre l’humanité ».

Mais voyons, est-ce là une nouveauté, un « scoop » ?

Début 1962, j’étais journaliste à « La Dépêche d’Algérie », et je me souviens avoir accompagné le colonel Gardes au siège du Groupe Lafarge car il avait été, paraît-il, menacé d’une action directe dirigée contre lui par l’OAS.

La raison ? Ils « finançaient », semble-t-il, les terroristes du FLN, déjà dans l’objectif de maintenir leur activité et de pouvoir la poursuivre après l’indépendance qui, à ce moment-là, ne faisait plus aucun doute pour personne

Nous nous étions, ensuite, rendu sur le site menacé, entre la Pointe Pescade et les Bains Romains, au lieu-dit « Miramar », ou se situait une vaste plate-forme du cimentier.

Effectivement ce site était protégé par une équipe en treillis qui n’appartenait certes pas à l’armée française mais plutôt à un service d’ordre FLN.

Ce qui est certain c’est, qu’après l’indépendance et contrairement à bien d’autres entreprises moins importantes et moins protégées par les accords passés entre les gouvernements français et algériens, Le cimentier Lafarge, installé en Algérie depuis 1866, pouvait poursuivre une pleine activité après l’indépendance du pays et cela sans aucun risque…tout au moins jusqu’en 1968 où tous ses actifs, sur place, étaient « nationalisés ».

Devenu un groupe Franco-Suisse, après son association avec HOLMI, le Groupe a retrouvé sa place en Algérie, en 2002.

Tout ceci totalement anecdotique car dans le début de l’année 62, en Algérie, avant et après les « Accords sur un cessez-le-feu à Évian », que le FLN, notre ennemi à l’époque, celui qui assassinait et massacrait européens et musulmans, civils et militaires, soit financé par de grosses entreprises françaises, par des « porteurs de valise » communistes et d’extrême gauche et protégé par le chef de l’État et le gouvernement, n’intéressait nullement la justice française.

Pas question ni de perquisition, ni d’information judiciaire, pas de « mise en danger de la vie d’autrui », pas de « crimes contre l’humanité ».

Comme l’aurait dit Albert Camus : « Nous étions le « superficiel ». « L’essentiel » étant que les grosses entreprises françaises puissent poursuivre leurs activités…durant quelques années car, après, il faudra patienter quelques décennies pour qu’elles puissent revenir !

 

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