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POUTINE : A vous de jouer, messieurs les Européens.

La communauté internationale, et en premier lieu les Etats-Unis et l’Europe, ont été surpris, c’est le moins qu’on puisse dire, par l’annonce du retrait des Russes de la Syrie, après 168 jours de frappes très meurtrières et d’opérations terrestres.

Ce retrait décidé par Vladimir Poutine, qui estime que, militairement et diplomatiquement, Bachar Al-Assad est dorénavant replacé sur le plan politique.

Cette opération, menée d’une manière stratégique inédite, aura coûté moins d’un milliard de dollars à la Russie. Elle lui aura permis :

*de tester les nombreux concepts hybrides, l’utilisation massive des reconnaissances aériennes, des drones et des tirs de précision.

*de vider son stock de bombes lisses datant de l’époque soviétique et d’utiliser de nouvelles armes, comme les bombardiers et chasseurs Su 34 et 35 et des missiles longue portée Kh 101.

*de démontrer sa capacité de frapper des cibles à des milliers de kilomètres de ses bases et des tirs de missiles à partir de navires en mer Caspienne et de sous-marins en Méditerranée.

Sur le terrain des opérations, la Russie aura permis, pour la première fois depuis quatre années, à l’AAS (Armée Arabe Syrienne) de reconquérir 10.000 kms/2, de reprendre des villes stratégiques, les champs pétroliers de Palmyre et plus de 500 villages.

Surtout de stabiliser la frontière avec la Turquie, lieu de passage des troupes, de l’approvisionnement et de la circulation du pétrole, qui permettait de financer en partie l’Etat Islamique en millions de dollars : 2900 camions-citernes détruits et 209 sites pétroliers anéantis, mettant ainsi à jour le rôle de la Turquie dans ce conflit.

Par la même occasion de frapper les rebelles turcophones et de dégager le passage des milices kurdes. Ces forces Kurdes qui occupent actuellement 14% du territoire syrien (26.000 kms/2) et les ¾ (800 kms) de la frontière qui sépare la Syrie de la Turquie.

Cette situation militaire leur permet de réclamer la création d’un état fédéral dans le nord du pays, région de Rojava avec trois cantons déjà unis : Afrine, Kobané et Jaziré. Dans des conditions identiques à celles qui leurs sont offertes en Irak.

Bien entendu aussi bien la Turquie que Bachar Al-Assad sont hostiles à ce projet.

Très certainement le meilleur stratège militaire et géopolitique de tous les chefs de gouvernement, Poutine a permis de faire respecter le plan de paix défini par l’ONU et un cessez-le-feu déjà en vigueur et d’avancer vers un programme de réconciliation tribal et des élections législatives.

D’éviter une internationalisation du conflit en repoussant l’intervention saoudienne prévue en Syrie.

Enfin, en maintenant une pression menaçante et en s’imposant dorénavant comme acteur majeur dans les conflits du Moyen-Orient.

Mais que l’on ne s’illusionne pas trop, la Russie conserve sa base navale stratégique de Tartus, également la base aérienne de Hemeymim, comme “têtes de pont” permanentes en Syrie. Ainsi que la totalité des “conseillers militaires”, l’aviation, les hélicoptères, qui ont contribués à la création et à la formation aux techniques d’une guerre asymétrique de la Brigade Nimr de l’armée syrienne.

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