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L’un des plus célèbres architectes de notre époque, Jean Nouvel, à qui François Mitterrand avait confié le projet de l’Institut du Monde Arabe, en 1987 à Paris, s’est vu solliciter pour réaliser le projet de « revitaliser » la Casbah d’Alger. De « rénover » la vieille ville qui devient inhabitable et se dégrade un peu plus chaque année.

Jean Nouvel a réalisé certains des plus prestigieux édifices de ce XXIe siècle sur tous les continents de la Terre et, dans ses futurs projets, figurent les « Tours Duo » sur la Rive gauche de Paris, la « Tour de verre 55w53 » à New-York, le Musée National du Qatar, etc.

On peut se poser la question, nous qui connaissons la Casbah d’Alger, qui l’avons traversé des dizaines de fois, jusqu’en 1962, montant des rues Bab-el-oued et Bab-azoun, par la place de Chartres, les rues de la Lyre, Marengo et Randon,

jusqu’aux boulevards de Verdun et de la Victoire, que peut bien espérer réaliser Jean Nouvel, à moins de tout détruire et de reconstruire du neuf. Mais dans quel style ?

Réaliser une architecture du présent, comme il se plaît à le faire, ou conserver une architecture berbéro-mauresque ?

Dès qu’elle a été connue, sa désignation a soulevé de vives polémiques et il a déjà été invité, par lettre du 20 décembre écrite par 400 personnalités arabes et européennes choquées par la convention signée entre la Wilaya d’Alger, la région Ile de France et les ateliers de Jean Nouvel, à se retirer de ce projet.

Et l’on peut les comprendre car il est difficile d’imaginer ce que pourrait faire Jean Nouvel de cette Casbah qui est, dit-on à Alger, le symbole puissant des luttes anticoloniales !

Et c’est à partir de là que tout devient risible.

Risibles les affirmations totalement absurdes de notables et politiques algériens qui « rappellent que les Français ont détruit trois fois la Casbah d’Alger, à partir de 1830 ».

Rire même à gorge déployée quand il est dit que « la partie basse de la ville (donc de la Casbah) a été effacée pour être remplacée par une Place (La Place du Gouvernement, devenue Place des Martyrs) et qu’à cause de cette Place, « La Casbah » n’a plus accès à la mer depuis ».

Que, plus tard, les affreux colonialistes que nous sommes ont construit des « immeubles Haussmanniens » (Vous savez ce genre d’immeubles qui font la renommée de notre capitale, Paris) et, qu’à la fin des années 30, les autorités coloniales « ont fait la guerre aux taudis », détruisant le quartier de la Marine.

Qu’au cours de « La bataille d’Alger », la destruction de la Casbah avait atteint son paroxysme quand, dans la nuit du 10 août 1956, des terroristes français avaient placé une bombe, dans une maison, rue de Thèbes, qui avait détruit plusieurs maisons et tué 80 habitants. (Dans cette fameuse maison de la rue de Thèbes, le communiste Timsit entreposait les explosifs et fabriquaient les bombes qui massacraient nos femmes et nos enfants).

Enfin, que le 8 octobre 1957, ce sont les parachutistes français qui avaient dynamité la maison où s’étaient réfugiés « les derniers survivants du FLN à Alger » : Yacef Saadi, Ali la Pointe, Petit Omar, Zohra Drif et Hassiba Ben Bouali. (Notons au passage cette citation « les derniers survivants du FLN » ! N’est-ce-pas la preuve, si elle était nécessaire, que la bataille était gagnée par notre armée et que ce sont les « politicards Français » qui ont trahi la France et son armée).

Il se trouve que j’ai été justement élevé dans ce quartier de la Marine, j’y ai fait mes premiers pas en pantalon court, mes premières courses dans les rues, le long des quais de l’Amirauté, me suis reposé sur les marches de la plus vieille mosquée d’Alger « Djamaâ El Kebir », (construite en 1097 et terminée en 1324) qui se situait rue de la Marine, rue qui descendait de la place du gouvernement jusqu’à l’entrée du port. Preuves que la basse Casbah n’a jamais été détruite car elle n’a jamais eu « les pieds dans la mer » car, entre elle et le port se trouvait un vaste terrain vague où se réunissaient la foule et où se vendaient les esclaves blancs et noirs (Les gravures de l’époque en font foi).

Quant aux « Immeubles Haussmanniens », comme ils disent, les notables et les élites algériens se sont empressés de les occuper et d’y loger avec leurs familles dès notre départ, en 1962).

Je veux bien que certaines personnalités algériennes déplorent le choix de jean Nouvel mais, de grâce, qu’elles ne déforment pas l’Histoire de l’Algérie, ni celle d’avant 1830, ni celle d’après !

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